Le programme du 46e Festival international du film du Caire, qui se tiendra du 12 au 21 novembre, inclut la première mondiale du nouveau film du célèbre réalisateur ouzbek Rachid Malikov, « Vata ». Ce film raconte le destin de Gulchehra, une simple paysanne que la vie malmène sans pitié. Fergana s’est entretenue avec le réalisateur au sujet du film, des problèmes sociaux qu’il aborde et de l’état du cinéma ouzbek en général.
Un billet pour le cinéma
— Vous êtes diplômé de l’Institut médical de Tachkent et du VGIK (Institut national de la cinématographie russe). Pour la médecine, ça se comprend : vos parents sont docteurs, et même chercheurs en médecine. Mais comment se fait-il que vous vous soyez orienté vers le cinéma ?
— J’ai effectivement obtenu un diplôme de médecine : j’ai été admis à l’université en 1975 et j’ai terminé mes études en 1980. Tout d’abord, il est vrai que mes parents sont médecins et ils m’ont vivement encouragé à suivre cette voie. Ensuite, j’avais peur d’être enrôlé dans l’armée, car l’armée et moi, nous ne sommes pas faits pour aller ensemble.
— Un de mes amis disait : « l’armée s’en sortira mieux sans moi »...
— Oui, quelque chose dans ce genre. La faculté de médecine vous dispensait du service militaire, et même des exercices obligatoires. Pendant mes études à l’université, je jouais dans une petite troupe et je suivais des cours dans le studio de théâtre de Piotr Kleiner. Les compétences d’acteur que j’ai acquises dans le théâtre étudiant ont permis qu’un miracle se produise : j’ai été choisi pour le rôle principal dans une grosse production, Duel sous le platane du studio Uzbekfilm. C’est ainsi que, sans m’y attendre, je suis passé du statut d’étudiant en médecine à celui de jeune acteur de cinéma. J’ai ensuite tourné dans plusieurs autres films, et j’ai même été invité à jouer au Tadjikistan.
Rachid Malikov et les étudiants de son atelier de réalisation à la filiale de Tachkent du VGIK. Photo fournie par Rachid Malikov.
— Et après avoir terminé vos études de médecine, vous avez compris que vous ne vouliez pas être médecin, mais acteur ?
— Pas tout à fait. Après avoir terminé mes études, j’ai compris que je ne voulais pas être médecin. Mais j’avais tout aussi bien compris que je ne voulais pas non plus être acteur. À cette époque des gens étaient justement venus recruter des étudiants pour le cours de Boris Chirkov au VGIK. Mais c’était un cours d’art dramatique. On m’a proposé d’y entrer, sans même passer d’examen. Mais j’ai catégoriquement refusé, j’ai dit : non, non et non, je ne veux pas être acteur. Après cela, j’ai travaillé pendant un an comme interne dans une clinique et, en parallèle, je me suis préparé à entrer au VGIK, mais à la faculté de réalisation. Et donc, en 1981, je suis arrivé à Moscou, j’ai déposé mon dossier, j’ai passé les examens, l’entretien, et avant cela, le concours préliminaire. Finalement, j’ai été admis dans le cours de Iouri Ozerov, en réalisation de films de fiction. Un deuxième miracle s’est ainsi produit : je suis passé du statut de jeune médecin à celui d’étudiant du VGIK, de futur réalisateur. Et mon destin a ainsi été tracé.
Il y a des femmes dans les villages ouzbeks…
— La première mondiale de votre nouveau film Vata aura lieu au 46e Festival international du film du Caire. Pourquoi avoir choisi cet événement ?
— C’est ma productrice internationale, Diana Ashimova, une personne très expérimentée dans ce domaine, qui s’occupe de ces questions. Elle est à la fois organisatrice de festivals, sélectionneuse, etc. Une des raisons, c’est que le festival du Caire est l’un des quinze forums accrédités par la FIAPF (Fédération internationale des associations de producteurs de films). Il s’agit de festivals de classe A, aux côtés de Cannes, Venise et Berlin, par exemple. Pour nous, il était essentiel que la première mondiale ait lieu précisément dans le cadre d’un festival prestigieux. C’est à cause de ce lancement assez particulier que nous avons longtemps refusé de participer à d’autres festivals qui se déroulaient avant. Mais après Le Caire, nous pourrons participer à d’autres rencontres cinématographiques qui, je l’espère, susciteront de l’intérêt pour notre film.
— En russe, votre film s’appelle Vata, « ouate », en ouzbek Paxta, c’est-à-dire « coton », le titre anglais est également Cotton. Mais le coton, ce n’est pas seulement de la ouate, on peut en fabriquer à partir de coton brut, mais il sert aussi à produire du tissu et bien d’autres choses encore – il est même utilisé dans la fabrication d’explosifs. Pourquoi avez-vous choisi ce titre pour la version russe ?
— Oui, le coton est un concept général, tandis que la ouate est un produit dérivé du coton. Pour moi, il est important que ce soit précisément de la ouate, car, comme vous l’avez bien remarqué, le coton peut être utilisé pour fabriquer toutes sortes de choses. Dans notre cas, la ouate revêt une signification purement utilitaire. Depuis la fin du XIXe siècle, l’Ouzbékistan est devenu un pays producteur de coton, et le traitement du coton est devenu un artisanat traditionnel pour les femmes ouzbèkes. Elles le battaient, le peignaient, le lavaient, fabriquaient des couvertures kurpachi, cousaient des tchapans en ouate (peignoir ou cape à manches – ndlr). C’est l’un des rares métiers que les femmes ouzbèkes pouvaient exercer dans les villages, les kishlaks, et même dans les villes.
Ce métier est encore très répandu chez nous, et certaines femmes le pratiquent « à l’ancienne ». Cependant, ce métier possède un symbolisme particulier. Quand une personne travaille la ouate, elle voit en quelque sorte sa vie à travers cet matériau. Jusqu’à un certain moment, elle ne voit pas vraiment ses problèmes réels, elle ne distingue pas l’horizon de sa vie, elle ne comprend pas vraiment ce qui se passe en dehors de son village. Et à cet égard, le titre « Ouate » est également assez symbolique pour moi.
— Gulchehra, l’héroïne de votre film, a été abandonnée par son mari et s’est retrouvée pratiquement à la rue, et sa propre mère lui demande de ne pas revenir dans la maison familiale afin de ne pas faire honte aux voisins. Quelle est la raison d’une telle attitude ?
— Pour comprendre la logique de la mère, qui semble indifférente au malheur de sa fille, il faut comprendre les spécificités de la société rurale et urbaine ouzbèke, qui n’a pas changé depuis des siècles. La mère craint que Gulchehra ne nuise à sa sœur cadette, qui doit encore se marier. Si Gulchehra a été abandonnée par son mari, cela signifie, selon l’opinion générale, qu’elle était une mauvaise épouse, ce qui jette le discrédit sur toute sa famille.
On voit dans le film tout un ensemble de préjugés qui ont cours dans la société ouzbèke. Ces préjugés freinent le développement de la société dans son ensemble et entravent certaines innovations concrètes, qu’elles soient technologiques ou humanitaires, en particulier dans les zones rurales. Il s’agit de vestiges d’une époque révolue depuis longtemps, qui changent peu, et qui le font très lentement.
— Les reproches de la belle-mère à l’égard de Gulchehra, qui n’a pas donné d’enfant à son mari, relèvent manifestement de la même catégorie.
— Oui, les problèmes liés à l’absence d’enfants sont un autre vestige très répandu qui a une forte influence sur les familles. Ici, le concept de « child free » n’existe pas, personne ne dit : « Nous n’avons pas d’enfants, eh bien, vivons pour nous-mêmes ». Si une femme ne donne pas naissance à un enfant, l’homme se marie avec une autre femme après quatre ou cinq ans de vie commune, et personne ne le condamne pour cela. Si la deuxième femme ne donne pas naissance à un enfant, il se marie avec une troisième. Les enfants sont un attribut obligatoire de toute famille, quelles que soient les circonstances. Qu’on le veuille ou non, on doit mettre au monde un enfant si on veut pas faire face à des conséquences désastreuses.
Et il peut y avoir beaucoup d’enfants : cinq, six, sept. Bien sûr, il est très souhaitable d’avoir un garçon : dès qu’un garçon apparaît, la famille devient complète aux yeux des autres. Et la pression de la société, qui considère une femme mariée qui n’a pas d’enfants comme une personne incomplète, peut être très forte. Aujourd’hui encore, les femmes en souffrent et les familles se brisent. Et cela ne se produit pas seulement dans certains villages isolés, mais aussi dans les plus grandes villes, y compris à Tachkent. Ces mentalités sont à l’origine de nombreux divorces dans toute la république, et c’est un problème très grave.
— Gulchehra est courtisée par un employé du hokimiyat (l’administration locale). Elle sait que son mari l’a trompée, ils ont déjà divorcé, mais elle ne cède quand même pas aux avances de l’autre homme. L’héroïne se retrouve seule au monde, sans famille, sans argent, et sans logement, mais elle supporte stoïquement les coups du sort, ne craquant qu’une seule fois pour fondre en larmes. Pensez-vous que Gulchehra peut être considérée comme l’incarnation du caractère idéal de la femme ouzbèke ?
— Oui, vous avez raison, je voulais montrer à travers mon personnage les meilleures qualités de la femme ouzbèke qui, en dépit de tout, continue à vivre et à profiter dans une certaine mesure de la vie. En ouzbek, il existe un mot, « sabr », qui vient de l’arabe et qui est directement lié à l’islam. Ce mot désigne la patience et la volonté de surmonter les épreuves de la vie. Et la société ouzbèke est imprégnée de l’idée du sabr. Le sabr pousse les gens à continuer à vivre, quoi qu’il arrive. Ils ne se saoulent pas, ils ne deviennent pas méchants, ils portent simplement leur fardeau avec patience. Et mon personnage est tout simplement la quintessence du « sabr ». Et ce, même si Gulchehra n’est absolument pas religieuse. Ce mot est d’origine musulmane, mais dans la société ouzbèke, l’usage s’est laïcisé, et il s’agit donc aujourd’hui d’une idée reçue.
En ce qui concerne la force morale de mon héroïne, j’ai vu beaucoup de femmes comme elle. C’est récisément précisément ce type de femme que je voulais montrer : celle qui, malgré toutes les difficultés de la vie, reste digne.
Pour en revenir à l’employé du hokimiyat, son personnage soulève un autre problème sérieux. En effet, il propose à l’héroïne de l’épouser, de devenir sa deuxième femme. Il lui propose un nikah (mariage musulman – ndlr).
La tradition de la deuxième épouse est malheureusement devenue assez populaire chez nous. Bien que cela soit illégal, de plus en plus d’hommes prennent une deuxième épouse sans se soucier des conséquences morales. La société ne condamne pas cette pratique et, dans certains cas, l’approuve même, par exemple lorsqu’il s’agit d’une jeune fille dans le besoin. Il s’agit d’un grave problème social, étroitement lié au renforcement de l’influence religieuse dans notre république. Cela m’inquiète et m’effraie personnellement, étant donné que l’Ouzbékistan est bordé au sud par l’Afghanistan, un pays qui vit au Moyen Âge. La deuxième épouse est également une référence au Moyen Âge. Le renforcement des influences archaïques est une tendance extrêmement dangereuse qui peut détruire la société civile et laïque en Ouzbékistan. J’espère toutefois que nos autorités ne permettront pas que cela arrive.
— Selon vous, l’art peut-il seulement appeler à la compassion ou est-il capable d’aider l’homme à se sauver, à devenir une sorte de guide sur la façon de vivre ?
— On m’a toujours dit que l’art ne peut pas donner de réponses ni de conseils. L’art doit poser des questions. Mon film ne donne pas de conseils non plus, mais il pose une question : voyez-vous comment nous vivons ? Cela fait partie de notre société. Le film ne comporte pas de rebondissements vertigineux, mais il montre plusieurs problèmes sociaux très profonds. C’est précisément ce sur quoi j’attire l’attention. Bien que le film ait été vu en Ouzbékistan, ici, ces problèmes sociaux ne sautent pas aux yeux des spectateurs. Et c’est ça, le plus effrayant. Les gens disent : « Oui, elle ramasse du coton, et alors ? Oui, on lui propose de devenir la deuxième femme, et alors ? Son mari l’a quittée ? Bien sûr qu’il l’a quittée, elle n’a pas d’enfants ». Mais à mon avis, c’est une mauvaise réaction et une mauvaise façon de voir les choses. Et c’est précisément ce que je veux montrer non seulement aux Ouzbeks, mais aussi au monde entier.
Avec optimisme et espoir
— Votre film sera vu dans le monde entier grâce aux festivals de cinéma. Mais si l’on parle du cinéma ouzbek contemporain en général, est-il acheté pour être projeté à l’étranger ? Participe-t-il à des programmes de grandes rencontres du cinéma ?
— Non, on ne l’achète pas, car le système de distribution est quasiment inexistant. Pourtant, les films ouzbeks, en particulier les films historiques, ont un certain potentiel. Ils pourraient au moins être visionnés dans les pays musulmans de l’Est, dans les États arabes et même, par exemple, en Malaisie, qui est également un pays musulman. Mais on ne les achète pas, car il n’y a pas d’offre. Personne chez nous ne s’en occupe, personne ne se rend régulièrement sur les marchés cinématographiques.
Il existe un département international chez Uzbekkino, mais il a l’air de s’occuper de tout sauf cela. Naturellement, tous ceux qui ont tourné un film cette année le considèrent comme un chef-d’œuvre digne des prix les plus prestigieux. Mais le département international ne se préoccupe pas trop d’envoyer les films aux festivals. Il est vrai que, de temps en temps, il y a des demandes venant des festivals eux-mêmes : « Voulez-vous nous envoyer des films ? ». Dans ce cas, oui, Uzbekkino peut en envoyer. Mais en règle générale, il s’agit d’événements organisés dans des pays voisins ou en ex-URSS : Tadjikistan, Biélorussie, etc. Aucun grand festival reconnu par la FIAPF n’enverra de telles demandes. Pour atteindre les festivals de classe A et même certaines rencontres moins prestigieuses, il faut travailler sérieusement. C’est pourquoi chaque projection de ce type est plus une exception qu’une règle.
— Et en Ouzbékistan même, regarde-t-on les films ouzbeks ?
— Cela dépend du lieu. La société Uzbekkino produit, disons, cinq à dix films de fiction destinés aux cinémas. Cependant, personne ne les regarde, pour une simple raison : il n’y a pas de cinémas. Ou plutôt, il y en a, mais ils sont très peu nombreux. Il y a une vingtaine de salles à Tachkent et un seul cinéma public multiplexe dans toute la république. C’est dérisoire. Il n’y a donc tout simplement nulle part où montrer les films ouzbeks. Par conséquent, tous nos films sont diffusés au bout d’un mois – deux ou trois maximum – sur les chaînes de télévision publiques et privées. Autrement dit, les films ouzbeks destinés aux salles de cinéma deviennent en fait des films télévisés, et cela dure depuis au moins trente ans.
Une question se pose alors : pourquoi tourner des films destinés aux salles de cinéma ? Peut-être qu’Uzbekkino devrait directement tourner des téléfilms ou des séries de bonne qualité ? Mais non, on continue à tourner des films que les spectateurs ne peuvent pas voir en salle. C’est un paradoxe.
— Aujourd’hui, le gouvernement est-il le seul à investir dans le cinéma ouzbek, ou bien y a-t-il également des investisseurs privés ?
— Non, les investisseurs privés ont fui le cinéma. Ils comprennent que, quel que soit le montant qu’ils investissent dans un film, ils ne récupéreront pas leur mise dans les conditions actuelles. Mais comme toujours, il y a des exceptions.
J’ai discuté récemment avec un distributeur : il possède un réseau de cinémas qui, bien sûr, ne projettent que des films américains, car ceux-ci rapportent de l’argent, contrairement aux films ouzbeks. Il m’a dit que pour qu’un film soit rentable en Ouzbékistan, son budget ne doit pas dépasser quarante mille dollars. Dans ce cas, on peut peut-être de rentabiliser l’investissement. Mais avec un tel budget, il est impossible de tourner un véritable film, on peut seulement tourner un « télémouvik » ou quelque chose de ce calibre. (Un télémouvik est une mini-série de 2 à 4 épisodes avec un nombre limité de lieux de tournage – ndlr).
Rachid Malikov, le caméraman Boris Litovchenko et une partie de l’équipe de tournage. Photo fournie par Rachid Malikov.
— Combien gagnent actuellement les professionnels du cinéma en Ouzbékistan ? Quels sont les plafonds et les planchers des cachets ?
— Quand on tourne un film financé par l’argent public, il n’y a pas de grande différence. Il existe des normes qui mettent sur un pied d’égalité un réalisateur chevronné et un débutant. Ni l’expérience, ni le talent, ni la renommée ne sont pris en compte. La complexité de la mise en scène est légèrement prise en compte. Que ce soit moi qui tourne un film ou bien un débutant, nous recevrons le même montant si le scénario est le même. Et si ce montant peut sembler colossal pour un débutant, pour moi, c’est une raison de me demander si je fais le bon métier.
Par exemple, selon les normes d’Uzbekkino, un réalisateur-producteur touche sept ou huit mille dollars d’honoraires. C’est une question que j’ai soulevée à plusieurs reprises : il ne peut y avoir de normes communes à tous et il ne peut y avoir d’égalitarisme, tout doit être différencié. Il existe des réalisateurs de niveaux et de qualités très différents. Partout dans le monde, y compris chez nos voisins du Kazakhstan et de Russie, les réalisateurs ne doivent pas se plier à des tarifs uniformes, leur cachet doit être négocié.
Bien sûr, ces sept à huit mille dollars peuvent sembler une somme importante pour certains. Mais le fait est qu’il faut les répartir sur la durée de production d’un film, qui s’étale sur près de dix à douze mois. Les autres travailleurs du cinéma touchent encore moins. Par exemple, les acteurs ouzbeks reçoivent un cachet d’environ vingt à vingt-cinq dollars par jour, et cette situation n’a pas changé depuis des décennies.
— À votre avis, qu’est-ce qui manque au cinéma ouzbek par rapport à Hollywood ou même par rapport aux meilleurs représentants du cinéma soviétique ?
— Par rapport à Hollywood, nous n’avons rien, c’est-à-dire que tout nous manque. Tout d’abord, de bons scénarios susceptibles d’intéresser les spectateurs ; des cadreurs capables de bien filmer ; de réalisateurs capables de raconter de manière claire une histoire. Et il manque, en fait, un système de distribution et de projection. Quel que soit le maillon de la chaîne de production et de projection cinématographique que l’on examine, non seulement nous sommes à la traîne, nous sommes par endroits tout simplement inexistants. Il est donc tout à fait incorrect de nous comparer à Hollywood. Il serait peut-être plus pertinent de faire une comparaison avec le cinéma soviétique. Certains de nos films atteignent peut-être le niveau des meilleurs exemples de ce qui a été produit en URSS, mais ils sont très rares.
— Comment voyez-vous globalement le cinéma ouzbek contemporain : avec espoir ou avec pessimisme ?
— Bien sûr, j’ai une approche du cinéma ouzbek pleine d’optimisme de d’espoir, car j’en fais partie. J’ai tourné au Tadjikistan, à Kazan, à Moscou, mais j’ai tout de même réalisé la plupart de mes films avec Uzbekfilm. Et j’espère vraiment que, malgré tout, le cinéma ouzbek continuera à se développer. Peut-être pas aussi vigoureusement que je le souhaiterais, pas aussi vigoureusement qu’au Kazakhstan ou en Russie, par rapport à qui nous avec encore du retard. Mais je pense que nous allons progressivement rattraper ce retard et devenir un milieu cinématographique assez prospère et bien établi en Asie centrale. Pour cela, il suffit de passer à l’économie de marché. La Russie et le Kazakhstan l’ont fait il y a longtemps et ont obtenu des résultats visibles. Pour l’instant, notre cinéma demeure administratif, autoritaire, hiérarchique. Mais lorsque nous passerons à une économie de marché, je pense que le cinéma ouzbek pourra vraiment s’épanouir.
-
20 Octobre20.10Plus ancienne que la Ville éternelle
Qu’a accompli Samarcande au cours de ses trois mille ans d’existence ?
-
16 Octobre16.10Contrôle numérique, recrutement ciblé
L’essentiel des mesures du concept de politique migratoire pour les années 2026-2030 approuvé par le président russe
-
15 Octobre15.10Un retour au Moyen Âge
Pourquoi le Kirghizistan ne doit pas rétablir la peine de mort
-
26 Septembre26.09PhotoLe bazar en gros plan
Excursion photo dans la vallée de Ferghana
-
17 Septembre17.09Une coopération risquée
Pourquoi traiter avec la Chine est plus difficile qu’il n’y paraît à première vue
-
15 Septembre15.09« Nous ne jouons certes pas le premier rôle dans le monde de l’art contemporain, mais nous y apportons notre contribution. »
Valeria Ibraeva sur le premier musée d’art contemporain d’Asie centrale, ouvert à Almaty



