Le parquet général de la république a annoncé qu’une enquête a été ouverte contre l'ancien procureur général du Kazakhstan, Kaïrat Kojamjarov, pour abus de pouvoir et blanchiment d'argent d'origine criminelle.
Selon l'enquête, M. Kojamjarov aurait commis ces infractions « alors qu’il était en poste à différentes fonctions dirigeantes ». Dans le communiqué du ministère, M. Kojamjarov est présenté comme l'ancien président de l'Agence de lutte contre la criminalité économique et la corruption (la police financière). Il a occupé ce poste de 2008 à 2012. De 2013 à 2014, il a été secrétaire du Conseil de sécurité du Kazakhstan, puis procureur général de 2017 à 2019, avant de devenir député au Sénat (la chambre haute) du Parlement.
Kojamjarov est l'un des hommes les plus influents de l'ère Nazarbaïev. Ces derniers mois, de nombreuses personnes de son entourage ont fait l'objet d'enquêtes. En juillet, l'ancien chef du Bureau national de lutte contre la corruption, Talgat Tatubaïev, a ainsi été arrêté. Il a été inculpé en vertu de l'article 146-2 du Code pénal du Kazakhstan (traitement cruel, inhumain ou dégradant, torture).
L'été dernier, une autre collaboratrice de Kojamjarov, l'ancienne cheffe du service des procureurs spéciaux du Kazakhstan, Olesya Keksel, a été mise en cause dans une affaire de torture. La première affaire intentée pour des faits similaires a été classée, puis rouverte.
Un mandat d'arrêt a également été lancé contre un ancien subordonné de Kojamjarov, l'ex-procureur général chargé des transports, Maksat Duseïnov. Il est soupçonné d'abus de pouvoir, de corruption, de blanchiment d'argent et de biens obtenus par des moyens criminels.
Le 3 septembre, un article du journal kazakh Vremya affirmait que Maksat Duseïnov se trouvait hors du Kazakhstan, tout comme Kaïrat Kojamjarov. Selon le journal, ce dernier aurait déposé une demande de citoyenneté russe.