Le ministre de la Défense du Turkménistan, Begench Gundogdyev, a ordonné de ne pas délivrer de diplômes aux diplômés des établissements secondaires de spécialisation militaire s’ils refusent de s’inscrire dans des facultés militaires, au sein desquelles on observe un manque d’étudiants pour l’année universitaire en cours, rapporte Turkmen.news.
Comme le souligne l’article, les élèves turkmènes n’envisagent pas de faire carrière dans l’armée, malgré la gratuité des études, la bourse mensuelle et la place en internat. La plupart des diplômés des trois lycées militaires du pays – situés à Achgabat, Dashoguz et Mary – ne souhaitent pas intégrer les établissements supérieurs de l’armée.
Selon les journalistes, ce phénomène s’explique par toute une série de problèmes au sein des forces armées, notamment les salaires peu attrayants et les problèmes de logement. Ces dernières années, les sous-officiers et les officiers quittent en masse les rangs. Le nombre de demandes de démission est si important que le ministre ne les signe plus depuis des mois.
Selon le journal, M. Gundogdyev aurait actuellement sur son bureau les demandes de démission de plus de 700 militaires. L’armée tente de les retenir par diverses méthodes, comme la persuasion ou la rétention de leurs papiers d’identité, mais beaucoup préfèrent simplement ne pas se présenter au travail et abandonner leur poste.
Il est tout à fait naturel que les élèves, conscients de la situation, envisagent de s’inscrire dans des universités civiles du pays ou de partir étudier à l’étranger. Dans ce contexte, le ministère de la Défense a ordonné de ne pas délivrer de diplômes aux élèves des écoles militaires avant la fin du mois de juillet, période à laquelle se termine la réception des dossiers dans les établissements d’enseignement supérieur turkmènes.
Les parents des aspirants officiers ont déposé des plaintes auprès du parquet, car il n’y a aucune raison légale de retarder la délivrance des diplômes des établissements secondaires militaires, tout comme il n’y a aucune obligation pour leurs enfants de s’inscrire uniquement dans des facultés rattachées au ministère de la Défense. Cependant, ces plaintes n’ont pas abouti.
Le plan du ministère de la Défense ne semble pas avoir fonctionné. Ainsi, l’institut militaire et l’institut naval ont perdu près de la moitié de leurs étudiants au début de l’année scolaire. La situation est similaire à l’Institut du service national des gardes-frontières. Selon les médias, en raison de la corruption dans les bureaux de recrutement, une partie des diplômés des écoles militaires ont acheté un sursis à l’armée et ont quitté le pays pour travailler ou étudier, sans prévoir de revenir avant au moins deux ans.
ℹ️ Les jeunes Turkmènes sont de plus en plus nombreux à vouloir s’inscrire dans des universités étrangères. Ainsi, plus de 47 000 étudiants de cette république étudient cette année en Russie, et plus de 15 000 en Turquie (selon les données de 2023). En Biélorussie (selon les données de 2021), ils sont jusqu’à 8 000, ce qui dépasse le nombre d’étudiants provenant d’autres pays étrangers.