Le vice-Premier ministre et président du Comité national de sécurité (UKMK) du Kirghizstan, Kamtchybek Tachiev, a déclaré que les travaux de clarification des tronçons contestés de la frontière avec le Tadjikistan étaient entièrement achevés – tout a été reporté sur les cartes nationales. Il n’y aura plus désormais d’émeutes, de querelles, de conflits ni d’incertitudes comme auparavant, rapporte l’agence de presse AKIpress en citant le chef des services secrets.
M. Tachiev a précisé que des clôtures s’étendant sur 114 kilomètres avaient déjà été installées le long de la frontière dans les districts de Batken et de Leilek au Kirghizstan. Les travaux se poursuivant 24 heures sur 24, ce chiffre pourrait bien avoir atteint 120 km, a rectifié le chef de l’UKMK.
Il a ajouté qu’auparavant, le fil de fer barbelé pour les constructions de démarcation frontalière était acheté en Ouzbékistan et en Russie, mais qu’il est désormais fabriqué localement – par des détenus purgeant leur peine dans les établissements pénitentiaires.
Le Kirghizstan et le Tadjikistan ont également procédé à des échanges de territoires et de localités.
« L’échange s’est révélé à peu près équitable : ils nous ont transféré 198 maisons, nous leur en avons donné 181 ; eux, 84 parcelles vides, nous, 133 ; eux, 12 équipements sociaux, nous, 8 ; ils ont cédé 2 postes-frontières, nous, 1 », a précisé le président du Comité national de sécurité.
M. Tachiev a expliqué le processus en prenant l’exemple du village de Tach-Toumchouk, où vivaient auparavant des familles kirghizes, mais où la majorité a fini par vendre leurs terrains à des Tadjiks. Après avoir étudié la situation, les autorités ont constaté que le village était pratiquement encerclé par des maisons étrangères, c’est pourquoi ce territoire a été cédé à l’État voisin, en échange d’un terrain de valeur équivalente dans un autre district.
Selon le chef des services secrets, 181 maisons ont été construites au Kirghizstan pour de nombreuses familles déplacées des localités devenues tadjikes.
« Aucune famille ne s’est retrouvée sans logement. Chaque maison est neuve, construite à partir de zéro, et un terrain supplémentaire de 10 ares est attribué à côté pour que les gens puissent, s’ils le souhaitent, bâtir une maison séparée pour leurs enfants », a expliqué le général.
En outre, des fonds ont été alloués aux personnes déplacées pour relancer leurs activités économiques. Au total, les autorités ont débloqué 300 millions de soms (près de 3 millions d’euros). Il est à noter que 75 citoyens ont déjà reçu des compensations – 1 million de soms (environ 10 000 euros) chacun.
Le processus de réinstallation se poursuit, tout comme la construction de nouveaux logements pour ceux qui retournent dans leur patrie. Comme l’a indiqué M. Tachiev, tous les travaux de construction devraient être terminés avant le 30 novembre de cette année.
ℹ️ La longueur de la frontière tadjiko-kirghize est de 976 km, dont seulement 664 km étaient jusqu’à récemment délimités et démarqués. Des conflits éclataient régulièrement dans les zones contestées. L’un des incidents les plus graves s’est produit les 15 et 16 septembre 2022, lorsque des affrontements ont causé de nombreuses victimes – près de cent personnes sont mortes et plus de 150 000 habitants ont été contraints de fuir leurs foyers.
Les autorités du Kirghizstan et du Tadjikistan se sont mutuellement accusées d’agression armée, puis ont accéléré le processus de délimitation de leur frontière commune. En décembre 2024, les coprésidents des délégations pour la délimitation et la démarcation de la frontière tadjiko-kirghize – les chefs des Comités nationaux de sécurité Saïmoumine Yatimov (Tadjikistan) et Kamtchybek Tachiev (Kirghizstan) – ont annoncé l’achèvement complet de la description des tronçons restants des territoires contestés.



